89 % des personnes (enquête DEFIS, Céreq 2017) assurent que travailler consiste à résoudre des problèmes. L’activité au travail constitue donc un réservoir inépuisable des problèmes à résoudre. Lorsque le travail, son organisation et les moyens qui interviennent dans l’activité professionnelle se transforment, comment les personnes font face à ces changements ?
Le point de départ de ce séminaire est une réflexion sur les liens entre activité et apprentissage élaborée depuis le champ des Sciences de l’Éducation et de la Formation.
Trois recherches empiriques portant sur des analyses de l’activité professionnelle dans le champ de l’aéronautique, de l’agriculture et de la santé pointent le rôle des transformations du travail et leurs incidences dans l’activité des travailleurs et travailleuses. Pour les ouvriers de l’aéronautique, c’est le passage des machines outils commandées manuellement vers la commande numérique, et en conséquence, la perte d’un savoir faire professionnel. Pour les agriculteurs de cultures biologiques, c’est au contraire la récupération d’un savoir-faire traditionnel combiné aux technologies actuelles qui est observée. Enfin, dans le domaine de la santé, la dégradation des conditions de travail au sein des hôpitaux publics promeut des expérimentations non maîtrisées pour faire face à des situations professionnelles mouvantes. En conséquence, on peut déplorer un accroissement de risques pour les professionnel.le.s et les usagers.
Ces exemples issus de trois recherches empiriques mettent en lumière les incidentes des transformations du travail dans l’activité des personnes et ouvrent vers de pistes pour observer les incidents du numérique sur l’activité des personnes au travail.
La discussion se poursuivra l'après-midi autour du travail de Raquel Becerril-Ortega et d'un projet d'"observatoire des transformations numériques du travail". Cette discussion est ouverte à tous et toutes.
